Le Liège Gascon, association de relance de la filière liège en Gascogne

Le Chêne-liège (Quercus suber L.) occupe dans le monde une aire naturelle relativement restreinte. En effet, sa répartition se limite au bassin de la méditerranée occidentale, tout en débordant sur les côtes atlantiques. Selon les sources, sa surface est estimée entre 2 et 3 millions d’hectares, répartie dans 7 pays : le Portugal, l’Espagne, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, l’Italie et la France.

Sa rareté est en grande partie liée à ses exigences écologiques : assez plastique quand à la pluviosité tant que l’humidité atmosphérique reste relativement forte et constante (S.A. YESSAD, 2000), le Chêne-liège présente en revanche un tempérament strictement calcifuge et requiert des températures moyennes annuelles douces (de 12 à 19°C). Espèce de lumière (héliophile), il exige également une forte insolation.

Un patrimoine rare

En France, le Chêne-liège n’est présent que dans 4 régions qui réunissent ces conditions : dans le Var (Maures et Esterel), en Corse (sur les côtes de Bastia à Ajaccio), dans les Pyrénées Orientales (Albères, Aspres et Bas-Vallespir) et en Aquitaine où il est plus disséminé.

Nommé ici Surier ou Corcier, le Chêne-liège du Sud-ouest, distingué en sous-espèce Quercus suber Occidentalis par certains auteurs, est présent dans le Marensin dans les Landes, de façon plus diffuse dans le Néracais dans le Lot-et-Garonne, et enfin de façon sporadique dans le Gers et la Gironde.

Le Chêne-liège est aujourd’hui surtout concentré dans le Marensin, tel que le définit l’Inventaire Forestier National (de Tarnos à Léon), et plus précisément sur les dunes anciennes (les « tucs »). Le climat doux (température annuelle moyenne supérieure à 13°C, nombre de jours de gel inférieur à 30 par an) et pluvieux (1200 mm par an), la proximité de la mer et les sols sableux bien drainés constituent des conditions convenant parfaitement au Chêne-liège qui prospère dans cette région.

La relance de filière liège gasconne a ainsi pour cadre une région incluse dans l’aire restreinte de répartition naturelle du Chêne-liège, dont les conditions écologiques sont particulièrement favorables à l’essence.

Un patrimoine original

L’élément le plus remarquable du Chêne-liège est sans nul doute son écorce liégeuse. Cette écorce, outre ses propriétés physiques et chimiques, a la particularité de se reconstituer après avoir été retirée.

Irrégulière et crevassée, la première écorce se formant naturellement sur l’arbre dès ses premières années est appelée liège mâle.Ce liège est récolté durant l’opération nommée démasclage, qui intervient lorsque la circonférence de l’arbre atteint 70 cm, vers l’âge de 30 à 40 ans
10 à 15 années sont ensuite nécessaires à la formation d’un liège dit femelle ou de reproduction de 3,5 cm environ qui pourra alors être récolté à son tour, durant l’opération nommée levée.

10 à 15 levées pourront ainsi être réalisées sur un même arbre, tous les 10 à 15 ans. On comprend bien l’importance du soin qui doit être apporté à la levée, dans la mesure où un même arbre sera récolté plusieurs fois durant sa vie.

La remise en production des arbres nécessite alors un écorçage dont le produit, le liège surépais, est de faible qualité. Il faut ensuite attendre 10 à 15 ans que le liège femelle repousse.

C’est pourquoi la relance de la filière liège gasconne est un projet de longue haleine, faisant appel à une réflexion et à des investissements sur le long terme. La remise en production nécessite en effet d’effectuer un premier écorçage, puis d’attendre 10 à 15 ans que se reconstitue le liège femelle.

Sa remarquable écorce, aux propriétés isolantes bien connues et utilisées dans la construction notamment, permet également au Chêne-liège de résister au passage d’un incendie.

En effet, si elle n’a pas été levée durant les 5 années précédant le feu, l’écorce protège les tissus conducteurs de sève de l’arbre, ainsi que des bourgeons dits épicormiques. Ces bourgeons situés sous l’écorce permettront à l’arbre de commencer à reconstituer son feuillage seulement quelques semaines après l’incendie.

Enfin, en plus de son écorce si particulière, son feuillage pseudo-persistant (les feuilles de l’année tombent au moment du débourrement des nouvelles feuilles) confère au Chêne-liège un caractère ornemental certain.

et précieux

Tout d’abord, la rareté et l’originalité de cette essence en font un véritable atout paysager. Elle participe en effet à créer une identité paysagère forte, appréciée dans une région hébergeant une importante activité touristique.

Ensuite, au niveau environnemental, le Chêne-liège participe également à la biodiversité : en tant qu’espèce minoritaire d’une part, mais également par les cortèges faunistique et floristique associés qu’il héberge.

Soulignons également que, comme vu précédemment, grâce à la protection de son écorce, cet arbre est capable d’assurer la continuité végétale de la couverture boisée en cas de feu.

Enfin, le Chêne-liège est un allié du sylviculteur landais. En effet, le Département de la Santé des Forêts et l’institut National de la Recherche Agronomique ont prouvé l’effet bénéfique de la présence de feuillus sur les attaques parasitaires du Pin maritime (pyrale du Tronc et processionnaire). Le Chêne-liège peut également constituer une alternative au Pin dans les zones infestées par l’armillaire, les deux essences étant sensibles à des variétés différentes de ce champignon.

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